jecoJean-Philippe Denis a participé aux Journées de l’économie 2016 (Jéco) les 8, 9 e 10 novembre à Lyon. Il a présenté “Les différents visages de l’entreprise aujourd’hui et demain ?
L’entreprise est un acteur économique à la fois central et très partiellement appréhendé par les économistes : une fonction objectif, un nœud de contrats sans véritable épaisseur institutionnelle. De leur côté, les politiques pressentent que le concept d’entreprise 2.0 devient une figure cruciale et incontournable de l’économie d’aujourd’hui et de demain, sans véritablement maîtriser l’objet dont ils se sont emparés. Nous essaierons dans cette session de nous interroger sur ce qu’est une entreprise aujourd’hui, en mêlant les savoirs (économistes, gestionnaires)…Aujourd’hui, autrement dit, compte tenu de l’effet supposé disruptif de l’internet et des applications numériques qui en découlent. La représentation « Coasienne » de la firme aurait-elle vécu du fait de l’effondrement supposé des coûts de transaction ? Ou ceux-ci ont-ils plutôt changé de nature ? Jusqu’à quel point, l’entreprise, comme ilot au sein du marché, limitant les coûts de transaction par la coopération, serait mise à mal par les nouvelles possibilités de coordination et de transfert d’information que permet le Web ? Dans une économie en accélération continue, la réactivité en matière de positionnement produit, de modèle d’affaire, de capacité à mobiliser les actifs, devient le fondement de la productivité. L’agilité organisationnelle, tend ainsi à surclasser les enjeux d’économie d’échelle. Les structures s’ouvrent, mobilisant l’intelligence en interne et en externe. Elles se concurrencent tout autant qu’elles coopèrent. Les organisations s’aplatissent. Le pouvoir de marché ou de réseau est de moins en moins corrélé à la taille réelle de l’entreprise. Le concept de chaîne de valeur à la Porter, très structurant jusqu’ici, tend à éclater. La possibilité même de bâtir un avantage concurrentiel pérenne en agissant sur les leviers traditionnels tend à s’estomper. Mais jusqu’à quel point, l’entreprise est-elle remise en cause ? Nous essaierons ici, en balayant le vocabulaire qui fleurit de toute part (plateforme, industrie 4.0, écosysème de valeur, zéro marginal cost, ubérisation etc.) de cerner les nouveaux contours de l’entreprise.