Mounira Nakaa soutient sa thèse le mardi 18 décembre 2018 à 10h en salle Gaudemet. Sa thèse s’intitule “Global Value Chains, Trade and Firms Organisation” et a été réalisée sous la direction du professeur José de Sousa.

Composition du Jury :
Maria Bas, Professeur, Université Paris 1, Rapporteur
Daniel Mirza, Professeur, Université François Rabelais de Tours, Rapporteur
El Mouhoub Mouhoud, Professeur, Université Paris-Dauphine, Examinateur
Farid Toubal, Professeur, Ecole Normale Supérieure de Paris Saclay, Examinateur
José de Sousa, Professeur, Université Paris-Sud, Directeur de thèse

Résumé

La recherche du terme « chaînes de valeur globales » dans Google Scholar fournit 4,9 millions résultats, à la date du 11 novembre 2018. Le terme chaînes de valeur globales (CVG) peut sembler galvaudé, faisant référence à des concepts multiples comme le commerce des intermédiaires, le commerce des tâches, la sous-traitance… Néanmoins, ces concepts impliquent toujours l’idée de la fragmentation du processus de production. La définition de référence de la chaîne de valeur est « la séquence des activités de production que le capital et le travail (ou les entreprises et les travailleurs) exécutent pour amener un bien de sa conception à son utilisation finale » (Porter, 1985). On dit que la chaîne de valeur est globale lorsqu’au moins deux pays sont impliqués dans le processus de production. Quels sont alors les enjeux liés au concept de CVG ? Bien que l’importance du commerce des produits intermédiaires ait été démontrée depuis longtemps, la caractéristique nouvelle des CVG est que les pays, ou les entreprises, ne se contentent plus d’importer pour produire, mais qu’ils doivent aussi importer pour réexporter
par la suite (Baldwin et Lopez-Gonzalez, 2015). La réduction des coûts de transport et la révolution des NTIC sont souvent citées comme les principaux moteurs du développement de CVG ; ils ont en effet favorisé leur émergence par le biais du commerce international. Le Rapport
sur le Commerce de l’OMC de 2008, dans le chapitre sur la fragmentation internationale de la production (le terme de CVG n’était pas encore utilisé à ce moment-là), identifie un facteur de développement supplémentaire : la réduction des coûts de gestion. Ces derniers comprennent
les coûts de recherche du fournisseur approprié ainsi que les coûts de pilotage et de coordination des activités nationales et étrangères, dont la réduction favorise l’externalisation et la fragmentation du processus de production. Le phénomène de CVG est devenu un domaine important de la recherche universitaire, couvrant un large éventail de domaines et de disciplines : le commerce international bien entendu, mais aussi le développement économique, la gestion, la logistique, etc. Il est également présent dans l’agenda des décideurs politiques : depuis 2012,
des discussions sur les enjeux des CVG ont lieu à chaque sommet du G20. En effet, l’émergence de CVG offre de nouvelles opportunités de croissance économique, en particulier pour les pays en développement. Selon la CNUCED (2013), la valeur ajoutée domestique créée par la partici-
pation aux CVG contribue, en moyenne, pour près de 30% au PIB des pays en développement, contre 18% pour les pays développés. En effet, la fragmentation du processus de production permet des transferts de savoir-faire des pays développés vers les pays en développement. En
outre, les pays en développement peuvent participer à une CVG en se positionnant sur un segment particulier de la production, sans avoir pour autant à développer une industrie dans sa totalité.