Pauline Charnoz a présenté ses travaux sur les zones franches urbaines à la conférence de l’Association Européenne de Sciences Régionales à Saint-Pétersbourg au mois d’août dernier.
Cette étude concerne la première génération de Zones Franches Urbaines (programme d’exonérations très importantes pour les entreprises dans certains quartiers défavorisés, créé en 1997) et montre que le programme a fait baisser le chômage d’environ 7 points de pourcentage dans ces quartiers. Les précédentes évaluations avaient montré un effet important sur le nombre d’emplois et cette étude montre que cela a, au moins en partie, profité aux résidents de ces quartiers. Elle montre aussi qu’il y a pu avoir des externalités négatives sur les zones voisines : le taux de chômage des zones voisines a légèrement augmenté. Cet effet est cependant assez faible et ne contrebalance pas l’effet pour les résidents de la ZFU.
Par ailleurs, il semble que l’amélioration de la situation des ZFU soit en partie due à des effets de composition : le programme a permis d’attirer ou de retenir des personnes plus susceptibles d’avoir un emploi (plus âgées, plus diplômées). Le programme a donc d’un côté, provoqué un changement de composition sociale des quartiers plus favorable à l’emploi et d’un autre côté, permis aux personnes qui auraient résidé de toute façon dans les quartiers d’obtenir plus d’emplois. Enfin, certaines exonérations du programme étaient conditionnées à l’embauche d’au moins 20% (puis 33% à partir de 2002) de salariés résidant dans la zone et en CDI ou CDD d’au moins de 12 mois. Cette étude montre aussi que cette condition semble avoir été efficace.