Matthieu Crozet vient de publier, en collaboration avec Federico Trionfetti, un article intitulé Firm-Level Comparative Advantage, dans le Journal of International Economics. Dans cet article, ils remettent au goût du jour une théorie standard du commerce international fondée sur des différences de dotation dans les facteurs de production. Cette théorie, nommée “H-O model”, date du début du XXème siècle et a été développée par les Suédois Eli Heckscher et Bertil Ohlin.

Résumé de l’article :
Les analyses récentes du commerce international montre l’importance de bien prendre en considération l’hétérogénéité des entreprises dans les évaluations des conséquences de la mondialisation sur les industries. Intégrer pleinement le fait que les entreprises, au sein d’un même secteur, n’ont pas les niveaux de performance permet, bien évidement, de comprendre pourquoi si peu d’entreprises parviennent à exporter, mais aussi de redéfinir les gains au commerce et les déterminants de la compétitivité. L’essentiel de la littérature retient comme seul critère d’hétérogénéité les différences de productivité entre les entreprises. Cependant, une analyse statistique simple montre que les entreprises sont très hétérogènes en termes d’intensité capitalistique, au sein même de chaque secteur. Notre article montre que ce type d’hétérogénéité a son importance.  En effet, nous montrons que les avantages comparatifs interagissent avec les différences d’intensité capitalistique interentreprises pour déterminer les différences observées dans les performances des entreprises. En clair, notre modèle théorique prédit que les firmes relativement plus capitalistiques ont des parts de marché plus importantes et que cet avantage est démultiplié dans les secteurs relativement intensifs en capital et les pays relativement abondants en ce facteur. Notre analyse empirique, menée en utilisant les données d’un large panel d’entreprises européennes, confirme clairement ces prédictions. Nos résultats reviennent à montrer que les avantages comparatifs affectent les écarts de performance au sein même de chaque secteur. Notre modèle constitue ainsi un test tout à fait original des prédictions du modèle Heckscher-Ohlin.
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pdf: Crozet M. and F. Trionfetti, 2013. “Firm-Level Comparative Advantage” Journal of International Economics, 91(2), p. 321-328