Marianne Bléhaut a présenté ses travaux portant sur le lien entre risque industriel et marchés immobiliers au cours de l’été : une première fois à la conférence annuelle de l’Association Française de Sciences Economiques (Lyon), puis dans deux conférences internationales spécialisées (la conférence de l’Association d’Econométrie Spatiale organisée à Zurich et celle de l’Association Européenne de Sciences Régionales à Saint-Petersourg).
Le risque industriel est très présent sur le territoire français. L’étude de la manière dont les ménages l’intègrent à leurs choix résidentiels est cependant complexe, car la localisation des usines
présentant un fort degré de risque industriel est loin d’être aléatoire. Cet article repose sur une méthodologie issue de l’évaluation des politiques publiques, qui permet d’obtenir une estimation crédible du lien qu’entretiennent perception du risque industriel et caractéristiques du marché immobilier. Il exploite en outre l’accident d’AZF comme un contexte d’expérience naturelle, qui a fortement influencé la perception du risque. Les résultats de cette étude montrent que si les prix de l’immobilier ne sont pas affectés à court terme par ce changement, le taux de vacance des marchés à risque augmente, ce qui traduit un ralentissement des échanges. De plus, les revenus des ménages y résidant diminuent, indiquant qu’une forme de ségrégation spatiale fondée sur la présence de risque industriel a lieu dans ces voisinages.