Pauline Charnoz, doctorante du RITM, soutiendra sa thèse le lundi 18 janvier 2016 à 9h en salle Gaudemet.
Sa thèse s’intitule «Labor market inequalities, skills and the geography of jobs: French evidence » et a été réalisée sous la direction de Miren Lafourcade.
Résumé :
Cette thèse étudie les déterminants de la localisation des emplois, des travailleurs et des entreprises en France.
Le chapitre 1 évalue l’effet des Zones Franches Urbaines sur leurs habitants. Il montre d’une part que cette politique a réduit de manière significative le chômage des résidents, du fait notamment de la présence d’une clause d’embauche locale et, d’autre part, qu’elle a occasionné à long terme des effets de recomposition sociale des quartiers ciblés, dont elle a accru la part de travailleurs qualifiés. Le chapitre 2 mesure l’impact sur le management des entreprises du temps de trajet entre les filiales et leur siège social. Il montre que les filiales que le TGV a permis de relier plus rapidement à leur siège social ont réduit la proportion de managers dans leur main d’œuvre et se sont concentrées sur leurs activités de production.
Le chapitre 3 décrit la baisse du salaire relatif des travailleurs qualifiés et l’augmentation parallèle de l’offre relative de travail qualifié qui s’est produite en France pour les hommes de 15 à 65 ans entre 1967et 2009. Il montre que l’augmentation du niveau d’éducation a masqué une réorientation de la demande de travail vers les plus qualifiés d’une ampleur égale au moins à la moitié ce qui a été observé aux États-Unis. Une analyse complémentaire est ensuite conduite au niveau des marchés locaux du travail, afin de décrire les dynamiques spatiales de l’offre de travail et des inégalités de salaires par niveau d’éducation en France sur la période 1982-2011. Elle montre que les travailleurs les plus diplômés se sont concentrés géographiquement et que la demande de travailleurs qualifiés a évolué différemment suivant les territoires. Le chapitre 4 s’appuie sur les dynamiques spatiales des salaires et de l’offre et la demande de travail pour tester l’hypothèse selon laquelle le progrès technique et l’informatisation biaiserait la demande de travail vers les qualifiés. Plus précisément, il montre que les emplois routiniers ont plus décru dans les marchés du travail où leur part était initialement élevée, mais que les emplois abstraits n’y ont pas augmenté comme c’est le cas aux États-Unis. Il montre ensuite que l’effet des nouvelles technologies sur les emplois routiniers et abstraits varie avec le type de fonction occupée : support ou production.
Composition du Jury :
Pierre Cahuc, Professeur, Ecole Polytechnique, Examinateur
Eve Caroli, Professeur, Université Paris Dauphine, Rapporteur
Matthieu Crozet, Professeur, Université Paris-Sud, Examinateur
Gilles Duranton, Professeur, University of Pennsylvania, Rapporteur
Laurent Gobillon, Directeur de Recherche CNRS, Paris School of Economics, Examinateur
Miren Lafourcade, Professeur, Université Paris-Sud, Directeur de thèse